D'autres infos sur les métaux lourds
Depuis longtemps la polémique fait rage sur l'innocuité des « plombages ». Qu'en est-il réellement ? Quels dangers présente le mercure pour la santé ? Est-il raisonnable de supprimer l'amalgame de la bouche de toute la population ? Peut être est-il temps d'apporter des réponses scientifiques à ces nombreuses questions.Tout le monde sait que le mercure est toxique pour la santé. Le législateur a cru bon pour nous de supprimer les thermomètres au mercure parce que lors d'une casse de cet instrument les risques d'inhalation sont très importants et susceptibles de causer des troubles sur la santé.
Pourtant la fréquence de casse est très basse mis à part en milieu hospitalier. (vous souvenez vous en avoir déjà brisé un ?) La toxicité du mercure étant acquise, il est utile de savoir quelles en sont les sources, les effets et les moyens de s'en protéger.
Cet article (et les suivants) n'a pas pour but d'être exhaustif au sujet du mercure, ce n'est pas son but. Il va simplement tenter d'éclairer quelques zones d'ombre. Pour cela commençons par le début…
Qu'est ce que le mercure ?
C'est un métal que l'on trouve dans le sol et que l'on extrait pour différents usages. On le retrouve à l'air libre au moment du dégazage de la planète pendant les éruptions volcaniques. Dans la terre il est combiné au soufre sous forme de cinabre, un beau minerai rouge. Une fois raffiné, il est liquide à température ambiante et roule sous forme de billes brillantes.
Utilisation : Le mercure est principalement utilisé dans l'industrie. En 1992 on estimait que la consommation de mercure se répartissait ainsi :
Industrie chimique 28 % : entre autre fabrication de pesticides.
Batteries électriques 25 %
Appareils de mesure 16 %
Usage des laboratoires pharmaceutiques etc. 14 % : comme le Mercurochrome ou dibromo-hydroxy-mercuri-fluorescéine et il est également employé en ophtalmologie
Peintures 10 %
Amalgames dentaires 7 %
Sources d'intoxication humaine Nous allons passer en revue les différentes sources possibles d'intoxication au mercure
Intoxication par l'environnement : Personne ne peut échapper au mercure parce qu'il est présent à l'état naturel dans l'environnement. Les habitants des villes sont plus exposés que ceux des campagnes. En milieu urbain, les concentrations mesurées sont de l'ordre de 10 à 20 nanogrammes par m3 d'air, c'est à dire 100 fois plus basses que les doses maximales tolérables pour l'air inspiré (1 µg/ m3).
Intoxication par les soins dentaires : La source la plus importante de contamination humaine au mercure métallique est représentée par les amalgames dentaires. En effet, les amalgames sont un agglomérat de limailles métalliques avec du mercure qui représente 50 % du poids. Lors de l'amalgamation, les métaux s'unissent avec le mercure pour former une masse qui durcit en quelques minutes.
C'est lors de l'utilisation normale des dents avec la mastication et les variations de température, que des particules s'échappent de la reconstitution et intoxique le porteur des dents soignées. L'intoxication se fait par l'air inspiré chargé de vapeurs et par la salive où s'est préalablement dissout le mercure. Les chercheurs ont montré qu'en moyenne les amalgames re-larguent entre 10 et 500 microgrammes de mercure. Bien entendu, la quantité de mercure absorbée dépend du nombre de dents reconstituées, mais aussi des quantités de
poissons consommés et du niveau d'intoxication de ces mêmes poissons et des éventuels
risques professionnels supporté par la personne (fabrique de peinture, personnel de cabinet dentaire , etc.)
Des études scientifiques américaines récentes montrent que mêmes des doses infimes affecteraient le système immunitaire. Les recommandations sont tout de même notées pour les populations sensibles que représentent les enfants de moins de 6 ans, les femmes enceintes et toutes les personnes atteintes
de maladies du système immunitaire. Les mêmes autorités déconseillent, à juste titre, la dépose systématique des amalgames dentaires sans précautions strictes.
La dépose pouvant être pire que les amalgames eux-mêmes ! Intoxication par conditions spéciales : En ce qui concerne les pratiques religieuses particulières comme, Santeria, Vaudou, Palo Mayombe et Espiritismo, qui utilisent le mercure dans leurs rituels, l'intoxication est inévitable.
Intoxication par les habitations : Le mercure métallique est aussi utilisé dans l'habitat. Il est nuisible pour les habitants et les futurs résidents qui peuvent être intoxiqués sans le savoir par les vapeurs émanant des sols et des murs. Le mercure est présent également dans les instruments et appareils tels tubes fluorescents, baromètres etc. Le risque d'intoxication par pollution de l'air est alors grand si les contenants en verre se brisent.
Intoxication par les sites pollués : Les pollutions de l'air sont plus marquées dans les
sites d'incinération, les
déchetteries, les
crématoriums. Bien entendu ces sites peuvent contaminer l'air environnant, les nappes phréatiques et les poissons qui pourraient y vivre.
Intoxication par contaminations professionnelles : Tous les employés travaillant dans l'industrie chimique utilisant du mercure ou ses dérivés sont susceptibles d'être contaminés par les vapeurs.
Les professionnels de la santé des hôpitaux et les personnels des cabinets dentaires, sont susceptibles d'être exposés également. Les chirurgiens dentistes par la manipulation des produits d'obturation des caries par amalgames d'argent, leur mise en place et leur dépose, sont les plus " contaminables ".
Cette exposition peut se faire par la peau en contact avec les matériaux et par les vapeurs émises lors des travaux en bouche. Il n'est pas rare d'avoir des cabinets dentaires dont l'air contient des concentrations de vapeurs de mercure nettement supérieures à la norme maximum de 1µg/m3 d'air, établie par l'O.M.S. (Organisation mondiale de la Santé) et l'EPA (Environnement Protection Administration).
:manger:
Intoxication par la chaîne alimentaire : La contamination de la chaîne alimentaire peut atteindre l'homme de façon indirecte. L'exposition au mercure, le plus souvent sous forme de méthyl-mercure, se fait par les aliments marins vivants dans une eau polluée. Une forme de contamination humaine peut aussi venir de la consommation de végétaux ou d'animaux terrestres eux-mêmes
contaminés par les pesticides ou fongicides utilisés dans l'agriculture. La FDA, (Food and Drug Administration) administration Américaine qui contrôle les médicaments, estime que la plupart des individus sont exposés à une dose de mercure de 50 nanogrammes/kg/jour dans les aliments.
Ceci représentait 3,5 micro-grammes par jour pour un adulte de 7O kg ! Cette dose est loin d'être sans effet sur la santé ! Depuis, des dispositions ont été mises en place pour supprimer la commercialisation. Pathologies liées au mercure La catastrophe de Minamata au Japon a permis d'étudier les symptômes de l'intoxication massive au mercure et à ses dérivés. La médecine, dans toutes ses spécialités, a réussi à présenter des tableaux cliniques de maladies en rapport avec cette intoxication importante. Par extension les scientifiques ont pu comparer les signes identiques, mais plus faibles, que présentaient des patients. Ces individus étaient soit porteurs d'amalgames dentaires soit avaient été soumis à des sources de mercure autres que les dents. Ces symptômes, quand ils sont présents, peuvent faire penser à une micro-intoxication mercurielle et permettent ainsi d'en tirer des conclusions et une démarche thérapeutique.
Voici la liste des symptômes communément reconnus comme étant lié au mercure : Troubles psychologiques et comportementaux
Fatigue chronique
Psychasthénie (réveil fatigué)
Hypersomnie (excès de sommeil)
Hypoglycémie (avec des « coups de pompe » inexpliqués)
Faiblesse musculaire
Manque d'énergie
Troubles dépressionnaires
Perte de mémoire
Irritabilité
Anxiété
Difficulté de concentration
Cauchemars
Perturbations du sommeil (difficultés d'endormissement, réveil hypermatinal)
Troubles psychologiques divers
Indécision
Tendances suicidaires
Troubles du système nerveux central
fourmillement de la main ou parfois du pied
légers tremblements des mains
sensation de brûlure constante avec engourdissement des membres inférieurs
Les 3 précédents symptômes indiquent souvent que l'état du malade va s'aggraver.
Vertiges
Perte de la coordination musculaire
Perturbation de la marche
Rétrécissement du champ de vision
Vision troublée
Hallucinations auditives (acouphènes)
Tremblement des membres ou des lèvres
Difficultés d'audition
Spasmes musculaires
Crampes dans différents muscles
Perturbations du système immunitaire
Rhumes à répétition
Allergies diverses
Asthme
Sinusites
Sclérose en plaques
Maladie de Hodgkin
leucémie
Mononucléose
Troubles du système endocrinien
Tendances diabétiques
Calculs rénaux
Dysfonctionnement thyroïdien
Température anormalement basse
Diminution de l'activité sexuelle
Perte de poids
Impression de froid dans les pieds et les mains
Maladies cardio-vasculaires
Hypertension ou Hypotension artérielle
Douleur dans la région précordiale
Angine de poitrine
Perturbations de l'électrocardiogramme
Troubles du rythme cardiaque (en excès ou en moins) par accumulation de mercure sur les nerfs commandant l'activité cardiaque.
Souffle cardiaque
Troubles du transit intestinal
Spasmes intestinaux (alternance de diarrhées et de constipations)
Crampes d'estomac
Ulcères gastriques
Allergies alimentaires
Coliques
Troubles dermatologiques
Dermatoses diverses
Acné
Sécheresses dermiques
Démangeaisons inexpliquées
Symptômes intrabuccaux
Goût métallique dans la bouche
Sensation de brûlure de la langue et des joues
Pigmentation noirâtre des gencives
Gencives saignantes
pertes de l'os soutenant les gencives (affection parodontale)
Langue chargée
Halitose (Mauvaise haleine)
Formation rapide de tartre
Leucoplasie (plaques blanches sur la face interne des joues et de la langue)
Afin d'être capable de savoir comparer et d'apprécier ou non la contamination, il est utile d'avoir des valeurs de références. Ces références ont été édictées par les organismes de santé et de protection de l'environnement. Ces organismes ont établis des normes que je vous offre dans les lignes qui suivent :
Valeurs toxiques
Le tableau suivant reprend les résultats d'études scientifiques ayant porté sur la relation doses/effets pathologiques. Ces informations sont une compilation de données scientifiques faites par la société scientifique pour la protection de l'environnement aux USA (EPA).
Les valeurs sont des Références de Concentrations par Exposition Respiratoire Chronique. Elles sont exprimées en microgrammes par mètre cube (µg/m3).
Tous les chiffres de ces tableaux sont donnés pour une exposition respiratoire de 8 heures consécutives aux doses notées. L'effet pathologique mesuré correspond donc à cette durée d'exposition.
Doses d'exposition respiratoires & Effet pathologique mesuré 9 µg/m3 Début des troubles neurologiques avec perturbations mesurables
14µg/m3 Perturbation sérieuse des tests neurologiques
25 µg/m3 Tremblement des mains (par accumulation dans le cerveau)Troubles de la mémoire Changement du tracé de l'électroencéphalogramme
30 µg/m3 Dysfonctionnement du système autonome Diminution des réflexes Diminution de la concentration et de la coordination visuelle
33 µg/m3 Temps de réponse visuel diminué
46 µg/m3 Début des atteintes rénales Début des atteintes du système immunitaire
60 µg/m3 Perturbation de la durée du cycle menstruel
500 µg/m3 Déformation crânienne chez le fœtus Insuffisance hépatique Mutation cellulaire dans le foie
800 µg/m3 Mutation des cellules cérébrales
1000 µg(1mg)/m3 Anomalie de développement des fœtus Avortements spontanés Nouveaux nés de faible poids
2500 µg(2,5mg)/m3 Atteintes graves de l'hypothalamus
6000 µg(6mg)/m3 Nécrose du foie Début de nécrose cérébrale Atteinte cancéreuse des reins
27000 µg(27mg)/m3 Mort par œdème pulmonaire sévère
35000 µg(35mg)/m3 Mort par nécrose du cerveau
En ce qui concerne les risques de cancer, l'EPA donne une concentration minimum en dessous de laquelle le risque est absolument nul. Cette dose est de 0,2 µg/m3 pour une exposition continue de 8 heures en milieu professionnel ! L'EPA ramène se chiffre à 6 µg/m3 pour un public ordinaire.
Voilà quelques informations sur ce serial killer qu'est le mercure. Dans un autre article je vous indiquerai les moyens de détection d'une intoxication et comment savoir si vos dents sont coupables ou non !
Merci de m'avoir lu jusque là. Portez vous bien.
Thierry THOMAS
Thierry.thomas@trame-dents.frSource : http://www.mieux-etre.org/interactif/article.php3?id_article=882