Les légumes anti-cancer

LA VERITE SUR LES LEGUMES ANTI-CANCER

De toutes parts, les Français sont invités à manger plus de légumes pour prévenir notamment le cancer. C'est une excellente initiative. Mais que faut-il réellement en attendre ? Et surtout quels sont les légumes les plus actifs dans la protection contre cette maladie ?

« Le pouvoir anti-cancer des fruits et légumes est surestimé »

VRAI. Les fruits pourraient aider à prévenir les cancers de l’estomac, du poumon, de l’œsophage. Les légumes, ceux de l’œsophage et du côlon-rectum. Pour les autres cancers, les preuves manquent. C’est la conclusion du groupe de 22 experts réunis en mars 2003 par le Centre International de recherches sur le cancer (Lyon). Selon eux, un déficit en fruits et légumes expliquerait un cancer sur dix. Et non un sur trois comme on le croyait autrefois. Les résultats d’études « prospectives », qui suivent pendant des années plusieurs milliers de volontaires sont en effet mitigés. Le Pr Walter Willett (université Harvard, Boston, Massachusetts), qui dirige deux de ces études, n’a retrouvé aucune protection significative des végétaux sur les risques de cancer du sein, du côlon et de la vessie, et une protection bien modeste sur le risque de cancer du poumon chez la femme. « Pris globalement, les fruits et légumes semblent plus efficaces en prévention cardiovasculaire qu’en prévention du cancer, » dit-il. « Côté cancer, cela revient à se demander quels légumes pour quels cancers. »

Prévenir le cancer

Selon Rudolf Kaaks (Centre International de recherches sur le cancer, Lyon), les mesures les plus efficaces pour prévenir le cancer sont dans l’ordre : ne pas fumer, modérer sa consommation d’alcool, veiller au bilan énergétique en évitant l’excès de poids et en pratiquant une activité physique. « La consommation de fruits et légumes arrive après ces facteurs, dit-il. Mais cela reste une recommandation importante car elle apporte d’autres bénéfices, notamment cardiovasculaires. »



« On devrait consommer chaque semaine des légumes crucifères »

VRAI. Le cancer du sein semble résister à la consommation totale de fruits et légumes. Mais dans une étude chinoise publiée en juillet, les femmes qui consommaient le plus de crucifères avaient un risque de cancer du sein divisé par deux par rapport à celles qui n’en consommaient pas ou peu. Dans l’étude des Professionnels de santé, aucune association n’a été trouvée entre le risque de cancer de la vessie et la consommation globale de fruits et légumes. Seule la consommation de crucifères divise le risque par deux. Dans l’étude King County sur le cancer de la prostate, si les légumes semblent prévenir le cancer, la réduction la plus forte du risque (40 %) est obtenue avec les crucifères (Cohen). « J’ai le sentiment que toute l’histoire des légumes qui préviennent le cancer va se résumer peu ou prou aux effets des crucifères, » va jusqu’à dire Paul Talalay, pionnier des recherches sur ces légumes.

Les crucifères
La famille du genre Brassica comprend 400 membres, dont les plus connus sont : chou-fleur, choux rouge et blanc, chou de Bruxelles, chou chinois, chou frisé, chou romanesco, chou-rave, brocoli, radis, radis noir, navet, rutabaga, raifort, cresson, colza et moutarde. « Le chou n’était consommé ni par les Hébreux, ni les Egyptiens, » raconte Jed Fahey (université Johns Hopkins, Baltimore, Maryland). En revanche, il figure au menu des Grecs et des Romains. Caton conseillait de manger du chou pour prévenir les maladies chroniques. Il leur attribuait l’existence de ses 28 fils. » Au XVIIème siècle, le chou fermenté s’embarque sur les navires car on a découvert qu’il prévient le scorbut. Aujourd’hui, les crucifères figurent parmi les dix familles de plantes les plus cultivées au monde.



« Les légumes préviennent le cancer parce qu’ils renferment des antioxydants »

VRAI ET FAUX. Pour préserver l’intégrité de son ADN cellulaire, support du code génétique, l’organisme doit certes se prémunir contre les radicaux libres, des particules réactives produites par la transformation des aliments en énergie et qu’apportent aussi le soleil, le tabac, les polluants de l’air, les pesticides, le fer en excès, les sucres rapides. L’organisme les neutralise en mobilisant des antioxydants tels ceux dont les fruits et légumes sont riches : vitamines C et E, caroténoïdes, polyphénols. Mais le corps doit aussi se protéger des molécules pro-cancérogènes de l’environnement (provoquées par exemple par les cuissons agressives). Lorsqu’on les ingère, elles sont transformées par des enzymes (dits de phase I) en particules chargées positivement qui peuvent se coller à l’ADN et le dénaturer. Ces particules électrophiles peuvent être neutralisées puis excrétées grâce à des enzymes de phase II. L’équipe du Pr Paul Talalay a montré que les isothiocyanates (ou huiles de moutarde), des substances que l’on trouve dans les légumes crucifères, inhibent les enzymes de phase I et stimulent l’activité des enzymes de phase II. A noter que gingembre, carotte, céleri, asperge, oignons verts, poireaux, laitue et épinards activent aussi les enzymes de phase II.

« Surgelés ou frais, les crucifères sont aussi protecteurs »

FAUX. Les isothiocyanates qui confèrent aux crucifères leurs propriétés anti-cancer n’existent pas sous cette forme dans les légumes. Ils apparaissent lorsque l’on coupe ou que l’on mâche des légumes : des substances appelées glucosinolates sont alors transformées par une enzyme - la myrosinase - en isothiocyanates. Les légumes surgelés subissent un traitement thermique, le blanchiment, qui inactive cette enzyme. Les surgelés apportent donc peu de ces substances actives, même si une partie des glucosinolates est transformée en isothiocyanates par des bactéries de l’intestin. Les taux d’isothiocyanates sont donc 3 à 4 fois plus élevés dans les légumes crus que dans les légumes cuits. La fermentation fournit elle aussi des quantités appréciables.

Choucroute anti-cancer
La fermentation du chou libère des taux élevés d’isothiocyanates, selon une étude finlandaise publiée l’an dernier. « Nous avons trouvé que pour prévenir le cancer, la choucroute est peut-être encore plus efficace que le chou cru,» explique Eeva-Liisa Ryhanen (MTT Agrifood Research, Jokioinen, Finlande). Plusieurs études ont lié la consommation de choucroute à un risque plus faible de cancer, mais chaque Français n’en consomme en moyenne que 700 g par an. ©Thierry Souccar, 2003

excellent article! quel as ce Thierry!
ma vision des choses (vision d'amateur, pas de pro, ne l'oublions pas), c'est un peu la même chose, que certes une bonne consommation de fruits et légumes diminue un peu les risques de maladies diverses grâce à toutes les bonnes substances qu'ils contiennent (vitamines, etc...), au fait que la plupart purgent bien l'organisme, etc... mais de là à dire qu'il faut absolument en manger sous peine d'avoir un cancer... parce que c'est presque ça, leurs campagnes de pub : mangez des fruits et légumes frais ou vous aurez le cancer. enfin moi c'ets l'effet que ça m'a fait.
je pense qu'on devrait manger plein de fruits et légumes tout simplement parce que c'est bon et qu'on ressent leur effet sur notre santé et notre bien être.

Tout à fait d'accord avec toi Mad, c'est la raison pour laquelle j'ai posté ce sujet : faut arrêter de nous marteler la tête avec des conseils, comme si nous étions des ignares et des irresponsables !
D'ailleurs, je les soupçonne de croire que nous le sommes vraiment ! :alien: