Pour changer d’alimentation dans le sens d’une alimentation plus végétale et plus naturelle, il est un impératif assez évident mais à souligner : il faut changer avant tout sa façon de faire les courses.
Autrement dit pour faire la cuisine végétarienne, il est nécessaire d’acheter de quoi faire de la cuisine végétarienne. Si votre frigo regorge de desserts lactés et de plats préparés, vos placards de conserves et de sauces en boîtes, vous n’avez là rien pour cuisiner, vous n’avez acheté que du prêt à consommer et vous manquerez de tout pour réaliser les recettes.
Ce n’est généralement pas dans les grandes surfaces que vous trouverez les ingrédients de base puisqu’on y incite les clients à consommer, au prix fort, du déjà cuisiné, appertisé, surgelé ou lyophilisé et toujours sur-emballé.
Préférez donc les marchés locaux où vous trouverez sans difficulté le petit producteur et ses légumes de saisons. Les grands étalages des marchés sont à éviter, on y trouve souvent les mêmes fruits et légumes toute l’année, de la même qualité que ceux du supermarché.
Les économies réalisées dans l’achat de produits non cuisinés et non emballés (sans compter l’économie réalisée par la suppression de la viande !) vous permettront d’investir dans la qualité et les produits biologiques issus d’une agriculture saine.
C’est dans les magasins bio que vous trouverez une plus grande diversité d’ingrédients bruts à cuisiner. Vous pouvez y acheter toutes sortes de riz, de lentilles ou de semoules, de noix et de graines en vrac, c'est-à-dire au poids. C’est aussi dans ces magasins ou coopératives de consommateurs bio que vous trouverez tous ces ingrédients précieux (huiles non raffinées, produits à base de soja, laits d’amandes ou purées de noisettes…) qui font de la cuisine végétarienne non pas un « régime » mais une « invitation aux découvertes gustatives ».
Acquérir de bons réflexes
Je vous conseille d’adopter le principe simple et économique des bocaux de verre. Pour débuter, 6 bocaux suffisent. Vous les avez à l’œil et veillez à ce qu’ils ne soient jamais vides. Il vous faut : 2 bocaux pour les céréales, 2 pour les légumineuses et 2 petits bocaux pour les oléagineux. Dans ces 6 bocaux, veillez à alterner aussi la forme de l’ingrédient en ayant une farine, une semoule, des flocons, des grains concassés, des grains entiers, une poudre.
Par exemple, dans ces 6 bocaux, vous pourrez mettre des flocons de pois chiche, de la farine de lentilles vertes, du blé concassé ( boulghour ou du sarrasin), des grains de quinoa, des noix de cajou et du gomasio (sésame en poudre).
Avec ces 6 bocaux, vous pouvez réaliser de nombreuses recettes et créer à l’infini des assiettes végétariennes variées. Une galette de céréales aux flocons d’avoine pourra être réalisée de la même façon avec des flocons de quinoa ou de millet. N’hésitez pas à changer vos flocons, vos farines, vos semoules…et à varier ainsi votre alimentation et vos apports nutritifs.
Avec ces ingrédients sous les yeux, changeant au fil de vos courses, votre imagination se trouvera stimulée et les bons réflexes apparaîtront : les graines de courges parsemant la simple purée de potiron, la poignée de pois chiches dans la ratatouille, ou la farine de lentilles pour faire la béchamel….
On ne peut pas cuisiner les céréales, légumineuses, noix et graines si l’on n’en a pas. C’est une évidence mais il m’est arrivé souvent « d’aider à faire la cuisine » dans une cuisine où les placards ne contenaient comme ingrédient « brut », que de la farine blanche industrielle, de la chapelure et de la purée en sachets ! Dans ces conditions, la cuisine végétarienne devient vraiment compliquée !
Les ustensiles de la cuisine végétarienne
Choisissez des ustensiles de qualité, simples et robustes, que vous aimerez pour leur forme, leur matière, et que vous utiliserez avec plaisir.
Pour commencer, la planche à découper, un bon couteau et l’économe sont incontournables, pour qui va se lancer dans la cuisine des légumes ! On peut s’arrêter là et faire de petites merveilles. Toutefois, le robot (blender) sera d’une aide précieuse pour préparer rapidement pâtés végétaux, purées, soupes .Une brosse dure est bien utile pour nettoyer les légumes bio que vous n’aurez pas toujours besoin d’éplucher.
Pour la cuisson, la variété me semble idéale. Le four et la cuisson à l’étouffée en hiver, la vapeur aux beaux jours. J’avoue me sentir démunie sans un cuit vapeur (style couscoussier ou électrique) et une bonne cocotte à fond épais pour les mijotés. Une poêle épaisse (et en bon état) sera indispensable pour réussir les galettes de céréales et autres crêpes salées. Quelques casseroles aux tailles variées, une grande spatule et une belle cuillère en bois et vous voilà équipé.
Pour servir, vous pouvez investir dans de jolis petits plats, des saladiers, des coupes individuelles et des assiettes aux tons chaleureux qui, vous le verrez, participent grandement à la créativité culinaire !
Profitez de vos voyages pour ramener de jolies créations artisanales, fréquentez les magasins du commerce équitable qui proposent généralement de la vaisselle originale et de bonne qualité. Contenants et contenus « faits mains » s’accordent bien.
La pièce où vous allez cuisiner est un endroit important que l’on peut souvent améliorer. Si l’idéal est un éclairage et un espace suffisant, des délices sortent bien souvent d’une cuisine minuscule mais tellement « stimulante ».
Les fruits et les légumes trônent dans les corbeilles en osier, les céréales et les noix aux tons pastels remplissent des bocaux de verre, les graines germent sur le rebord de la fenêtre…les épices parfument l’atmosphère et remplissent votre tête d’idées de curry ou d’un pistou à préparer d’urgence…
Source : ma cuisine végétarienne Garance Lheureux aux éditions la Plage