La canneberge : remède naturel contre les cystites
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/cystite/8492-cystite-canneberge-remede-naturel.htmConnue depuis des décennies Outre-Atlantique, la canneberge est une petite baie rouge au jus amer et acidulé à la fois. Les Américaines la consomment comme remède traditionnel contre les infections urinaires sous forme de jus ou de comprimés. Une propriété qui a été reconnue en France par l'Agence de sécurité sanitaire des aliments.
Cranberry, c'est son nom anglo-saxon. En France, on l'appelle canneberge ou "
grande airelle rouge". Amère et acidulée à la fois, cette petite baie rouge est connue aux Etats-Unis depuis des lustres. Ces jus sont des boissons désaltérantes, mais sont également bien connues pour leurs vertus santé.
Un remède traditionnel des cystites
En France, près de deux millions de femmes sont chaque année victimes d'infections urinaires récidivantes. Malgré les douleurs et le handicap qu'elles suscitent, les moyens dont disposent les médecins restent minces. Le traitement de référence repose sur la prise d'antibiotiques, qui diminue le taux de récidive. Cependant, les phénomènes de résistance des bactéries aux antibiotiques sont de plus en plus fréquent et la prise en charge peut alors relever du casse-tête. Aux Etats-Unis, le jus de fruits de canneberge (Vaccinium macrocarpon) est consommé depuis plusieurs décennies comme remède traditionnel de ces infections urinaires.
Mais certains remèdes de grands-mères se sont parfois révélés n'être qu'une poudre de perlimpinpin, qu'en est-il du jus de canneberge ? Plusieurs études très sérieuses ont permis de prouver que la consommation de ce jus de fruit permet de réduire la fréquence des infections urinaires chez des jeunes femmes1,2 mais également des femmes âgées3. Une réduction qui selon les études et les doses varie entre - 20 % et - 60 %. Cet effet serait également observé avec des comprimés de poudre encapsulée4.
Enfin, la consommation régulière de ce jus de canneberge offre même une bonne protection contre les bactéries résistantes aux antibiotiques5. Face à ce phénomène en constante augmentation, l'efficacité de ces médicaments6 est mise en péril et les alternatives comme le jus de canneberge sont réellement les bienvenues.
Des mécanismes anti-adhésion
Mais comment expliquer ces propriétés miraculeuses ? Contrairement à ce que l'on a pu croire un temps, ce n'est pas l'acidification de l'urine par le jus de canneberge qui est à l'origine de cette protection. De plus amples recherches ont permis de mettre à jour un mécanisme original. Ces baies contiennent des flavonoïdes, des anthocyanes et des proanthocyanidines. Ces derniers composés au nom barbare seraient capables de se fixer sur certaines bactéries Escherichia coli responsables des cystites et les empêcher d'adhérer aux cellules de la vessie et de causer l'infection. Ne bénéficiant pas de point d'ancrage, ces bactéries sont alors naturellement éliminées par les voies naturelles.
On ne sait que peu de chose sur la rapidité d'action de ce remède miracle. En juin 2002, une étude suggère que cet effet bénéfique survient dans les deux heures suivant l'ingestion et reste perceptible plus de 10 heures au niveau urinaire5. Des résultats qui s'ils sont confirmés plaideraient pour une ration le matin et une autre le soir pour une couverture optimale.
Des bénéfices reconnus par l'Afssa
Pour la première fois en France, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) s'est récemment prononcée sur la canneberge. Le 6 avril 2004, cette agence nationale a rendu un avis favorable7 tant sur la sécurité8 que sur les bénéfices santé de ce produit : "la consommation de jus de Vaccinium macrocarpon (contenant 36 mg de proanthocyanidines mesurées) conduit à une diminution de la fréquence des infections urinaires dues à certains E.coli uropathogènes (…) chez des femmes adultes. Cet effet est également rapporté avec une poudre encapsulée de Vaccinium macrocarpon