Les ustensiles de cuisson
Casseroles, faitouts, plats allant au four, poêles, cuit vapeur : autant de récipients pour cuire, mijoter, rissoler…Mais dans cette large panoplie d’ustensiles, quel matériau choisir pour optimiser la cuisson et obtenir l’assurance de consommer des aliments encore riches en nutriments essentiels ?
Quelques définitions indispensablesConditionnement : c’est la marche à suivre avant la première utilisation
Inoxydable : ne s’oxyde pas, ne rouille pas
Neutre aux aliments : conserve les aliments sans les altérer (changement de couleur)
Poreux : la surface de l’ustensile présente des aspérités qui peuvent retenir les particules alimentaires « accrochées » en cuisant, empêchant ainsi le nettoyage parfait, tout en facilitant le développement de foyers microbiens
Choisir le matériauUn matériau à usage culiniare doit posséder les propriétés suivantes (sont indiquées entre parenthèses, les matériaux ne répondant pas ou mal à ces propriétés) :
- ne pas réagir chimiquement avec les aliments acides ou alcalins (aluminium, argent, cuivre, émail ou plomb)
- ne pas s’oxyder (cuivre, argent, fer, aluminium)
- résister aux écarts de température et aux chocs (porcelaine, verre, terre cuite, émail)
- ne pas laisser échapper des microparticules potentiellement toxiques (aluminium, émail au plomb, téflon : les surfaces recouvertes de téflon sont très pratiques à la cuisson à sec, mais doivent être écartées dès que le revêtement est rayé)
- être non poreux et sans aspérités, pour éviter que des particules alimentaires s’incrustent, avec développement de foyers microbiens (terre cuite, aluminium, fonte non émaillée, émail de mauvaise qualité)
Le récipient « idéal » devrait être en acier inoxydable et polyvalent, c'est-à-dire permettre :
- la cuisson à l’étouffée à moins de 100°C
- la cuisson à la vapeur (avec couscoussier adaptable)
- la cuisson à l’eau
- la cuisson avec corps gras
- la cuisson « ambiance cocotte » ou « ambiance four »
- le réchauffage sans attacher
- les préparations et réchauffage au bain marie
Quelques marques proposent des articles conciliant ces données.
Cependant, avec les ustensiles de cuisine habituels et un peu d’astuce, il est possible de pratiques de saines et savoureuses cuissons.
Les différents matériaux de cuisson 1 – L’ACIER INOXYDABLELa qualité des articles conçus dans ce matériau réside dans l’épaisseur du métal. Pour cette raison, nous distinguerons deux parties : la première traitera de l’acier inoxydable courant, le plus répandu dans nos magasins d’articles ménagers et supermarchés, alors que la seconde nous parlera d’un acier de qualité supérieure, beaucoup plus épais et vendu le plus souvent en magasins de produits naturels et diététiques.
Acier inoxydable courant : Avantages : - inoxydable (évidemment)
- prix abordable
- assez bonne rétention thermique (plus il est épais, mieux c’est)
- bon contact alimentaire
- pas de conditionnement particulier
- entretien facile : eau savonneuse, essuyage au chiffon doux, si les aliments sont attachés, laisser tremper
Inconvénients :
- absorption thermique faible
- le sel pur ou concentré dans certains aliments, ainsi que les acides, peuvent tacher l’inox en cas de contact prolongé, mais il n’y a pas de danger diététique.
Précautions : - éviter le chauffage à vide, la surchauffe et les feux trop vifs
- attention au récurage, il ternit l’aspect brillant ou satiné obtenu à l’usine par un polissage étudié
Acier inoxydable de qualité supérieure :Avantages :- inoxydable (et oui toujours)
- rétention thermique excellente, permet des économies d’énergie appréciables
- résiste aux écarts de température et aux chocs
- neutre aux aliments
- non poreux
- garantie illimitée
- peut s’employer sans graisse
- diffusion optimale de la chaleur grâce à la plaque d’aluminium insérée en sandwich entre deux épaisseurs d’acier
- entretien facile à l’eau savonneuse…ou laisser tremper.
Inconvénients :- le prix : un investissement, mais c’est un article que vous conserverez toute une vie et la qualité de l’ustensile est irréprochable.
Précautions : - éviter l’emploi de détergents granuleux pour préserver le brillant intérieur
2 - REVETEMENT ANTI ADHESIFRevêtement à base de PTFEPour pallier l’usage par trop fréquent des graisses et des huiles cuites dans la cuisine, l’homme attiré par les progrès de la science et en particulier par la découverte fortuite du PTFE, plus connu sous le nom de téflon, eut l’idée d’en revêtir des ustensiles en aluminium ou en acier, afin d’utiliser ses qualités antiadhésives. Cette découverte fit prendre au marché de la poêle (et des casseroles) un essor considérable !
Avantages : - n’attache pas
- cuisson sans matières grasses (ou très peu)
- pas de préchauffage
- feu modéré
- neutre aux aliments
- suppression des odeurs et des fumées dues à la carbonisation des corps gras
- légèreté
- entretien facile : simple lavage à l’eau ou léger trempage
- innocuité sur le plan chimique, d’après des expériences citées, le téflon aurait une extraordinaire passivité.
Inconvénients : - prix élevé, car le revêtement n’est pas éternel et il faut changer de poêle au bout de 18 à 24 mois
- n’utiliser ni fourchettes, ni couteaux, ni fouets métalliques
- peut se rayer ou s’écailler (moins depuis l’adjonction au téflon d’une couche de mica
Précautions :- une poêle téflon doit se changer tous les deux ans
- ne pas utiliser d’éponge métallique ou de poudre à récurer qui détruirait le revêtement
- ne jamais surchauffer une poêle téfalisée, car n’oublions pas non plus l’extrême nocivité des vapeurs de téflon
Une poêle téfalisée est bien tentante, mais… où passe donc ce revêtement (il disparaît en deux ans) ? Les particules de téflon ont été absorbées et par les aliments et par le consommateur qui a mangé les aliments… C’est là que le bat blesse ! car des expériences médicales auraient mis en évidence la présence de particules de téflon au niveau de la circulation sanguine (cœur, artères, coronaires…) Malheureusement, pas moyen de mettre la main sur des références complètes à ce sujet…
Revêtement antiadhésif dénué de PTFECes revêtements de fabrication assez récente, sont commercialisés entre autres par certaines sociétés. Ce sont notamment des poêles émaillées en acier sur lesquelles est fixé un revêtement à base de schiste dénué de PTFE.
Avantages : - prix abordable
- le revêtement est durable, ne s’altère pas
- on peut couper la poêle : les marque occasionnées par le couteau ou la fourchette n’altèrent en rien le revêtement.
- Nettoyage facile : eau chaude ou léger trempage
- économie de matière grasses peu ou pas du tout
- passe en machine à laver
- supporte les hautes températures
- neutre aux aliments
- bonne sensibilité thermique
- inoxydable
Précautions : Un conditionnement est nécessaire avant la première utilisation : rincer la poêle, puis la sécher : humecter la surface de cuisson avec un peu de graisse, chauffer la poêle en réduisant la chaleur.
Même en cherchant bien, on ne trouve pas d’inconvénients. Elle correspond bien aux exigences d’une poêle et d’une cuisine saine. De plus, elles sont faciles à manier, pratiques et agréables à regarder. Ces poêles peuvent s’employer également comme poêle four en se procurant une cloche.
3 – LE FER ET L’ACIER ORDINAIRELeur emploi n’est guère recommandéAvantages :
- bon marché
- assez bonne qualité d’absorption thermique
- assez bonne qualité de conduction thermique
- léger
Inconvénients : - les aliments peuvent absorber le goût
- les aliments peuvent se colorer
- oxydation facile
- attache facilement
- se déforme
- peut devenir toxique pour l’organisme
Précautions :- ne pas chauffer à vide
- conditionner votre ustensile avant la première utilisation : procéder comme pour la fonte.